21. Persistances benjaminiennes
Traduite et retraduite, compilée et recompilée partout dans le monde, l’œuvre de Walter Benjamin retrouve en ce début de XXIe siècle une grande actualité. De fait, il s’impose comme le grand philosophe de la modernité pour penser les transformations de la ville, de l’œuvre d’art et de la technique. On ne court plus aujourd’hui qu’un seul risque : le réduire à un canon théorique, prêt à l’emploi pour les besoins de l’esthétique et de l’économie politique à travers la mobilisation de notions telles que l’« aura », l’« époque », la « marchandisation ».
Ce volume de Théorème a pour ambition de montrer que l’intérêt de l’œuvre de Benjamin est de ne jamais se conformer à une version stabilisée de sa puissance et de sa dynamique interprétatives. En quoi sa pensée éclaire-t-elle nos points de vue contemporains ? Les « persistances benjaminiennes » ne sont pas seulement des clins d’œil que le passé fait au présent. Comme l’Ange de la Nouveauté qui est devenu son symbole, elles renouvellent l’ensemble des regards qu’on peut porter sur les évolutions les plus empiriques et les plus concrètes de nos expériences culturelles et médiatiques.
A travers les notions de « sensorium », de « fantasmagorie », de « montage » et de « reproduction » qui structurent ce volume, la pensée de Walter Benjamin s’ouvre aux objets les plus contemporains : Internet, les images de télé-réalité, les centres commerciaux, le webdoc, les salles de cinéma, etc. Benjamin persiste et signe de son empreinte intellectuelle cette constellation d’études issues de disciplines variées complétées par des textes inédits en langue française.
Sous la direction de Olivier AÏM, Perrine BOUTIN, Jacqueline CHERVIN, Gustavo GOMEZ-MEJIA et Jean-François GUENNOC.
2015.