37. Le film guérilla : au-delà de l’indépendance

37. Le film guérilla : au-delà de l’indépendance

Cinéma par tous à coût zéro en Italie, autoproduction aux États-Unis ; en France, la terminologie de film guérilla a été mobilisée par des réalisateurs pour désigner ce qui, dans la part des films français autoproduits et non agréés par le Centre National du Cinéma et de l’image Animée (CNC), se conçoit consciemment en lutte contre un certain cinéma français auquel on reproche son entre-soi bourgeois blanc. Le film guérilla se caractériserait donc, par l’articulation entre une forme d’indépendance économique et un sentiment de marginalité exprimant aussi bien le décentrement de ces réalisateurs face au monde du cinéma professionnel, que leur ressenti social, culturel ou territorial. Le renouvellement formel à l’œuvre et la force du regard qu’ils portent sur la société ont permis à certains de ces films d’accéder à des modes de diffusion et de valorisation classiques (Donoma de Djinn Carrénard, Rengaine de Rachid Djaïdani, Rue des cités de Carine May et Hakim Zouhani ou bien Brooklyn de Pascal Tessaud) 

Parce qu’il déconstruit volontairement nombre de clichés portés par l’audiovisuel français et incarne la puissance créative d’une partie de la population stigmatisée par les médias, le film guérilla offre des clés inédites dans la compréhension des grands enjeux de société qui travaillent le cinéma français contemporain. Les textes réunis dans ce numéro entendent explorer cette catégorie peu visitée par la recherche avec l’objectif de positionner le film guérilla dans la cartographie du cinéma français et international et d’analyser les spécificités de ses modes de production, de fabrication, et de représentation.

Kira KITSOPANIDOU, Emma MRABET, Cécile SORIN (dir.)

Juillet 2024

Débat Stratégies de « guérilla » – 13 octobre 2024 au Salon de la revue

Présent sur le stand des Presses de la Sorbonne Nouvelle pendant le salon de la revue, Théorème organise un débat, Stratégies de « guérilla », le dimanche 13 octobre, de 17h à 18h, salle Jean Malaurie, proposé et animé par Kira Kitsopanidou avec Emna Mrabet, à l’occasion de la sortie du numéro :

Théorème se plonge dans l’univers du « film guérilla » et cherche à comprendre une manière de faire et de produire des films autrement. Il faut penser pour le cinéma ces décentrements, ces manières de dévier des circuits habituels et, parallèlement, les comparer à d’autres formes d’indépendance radicale des productions culturelles et médiatiques – presse, édition, productions théâtrales…- Un débat pour comprendre ces phénomènes et leurs dimension esthétiques, politiques, économiques et sociales. Avec Laurent Creton, Bertrand Legendre, Fabrice Rochelandet, Cécile Sorin & Daniel Urrutiaguer.

Profitez-en pour découvrir ou redécouvrir les 12 et 13 octobre, pendant le salon, les sept derniers numéros parus depuis la fête des 30 ans de Théorème en 2019 ! De Ferro cinéaste (31) à l’intimité des publics (32), de l’industrie audiovisuelle de l’Asie de l’Est (33) à la « crise » du cinéma à l’ère des nouveaux médias (34), des rapports figure/fond (35) à l’interprétation dans ses rapports à l’usage des films (36)

Lieu : Halle des Blancs-Manteaux, salle Jean Malaurie, 48 rue Vieille du Temple, Paris 4e (St Paul)

>>> Programme du Salon de la Revue 2024