Speakers
Allard Laurence
MCF Université Lille 3 - membre titulaireStart
16 septembre 2022
End
16 septembre 2022
En janvier 2021, après la publication du livre de Camille Kouchner, La familia Grande, dénonçant un inceste, un hashtag #metooinceste recueille en quelques heures plus de 1000 tweets. Dans le prolongement des mouvements en ligne autour des violences faites aux femmes, le hashtag qui est une des nombreuses déclinaison du célèbre #metoo (Achin et al. 2019), vise à briser un tabou et libérer la parole (Ambroise-Rendu, 2003, 2010, 2016). Il s’inscrit dans un contexte de mise en visibilité de l’inceste avec : une pétition à l’initiative de Madeline Da Silva du collectif « Nous toutes » visant à former les professionnel·les de l’enfance, quatre pétitions portant sur l’âge du consentement et la création par le Président de la République d’une Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise).
La mise à l’agenda médiatique, politique et juridique de l’inceste invite à réunir des chercheur.e.s et des acteurs et actrices de terrain afin d’échanger sur les savoirs et les actions autour de l’inceste. Un collectif ouvert de chercheur.e.s, CIMI – Collège informel #metooinceste – s’est constitué en avril 2021 afin de mener une réflexion pluridisciplinaire (sociologie des médias, sémiologie, analyse de discours, informatique, études féministes) autour de la campagne #metooinceste.
Comme le souligne Anne-Claude Ambroise-Rendu, l’inceste a été traité dès le XIXe siècle dans la presse, dans la rubrique « faits divers » (Ambroise-Rendu, 2020) et c’est la télévision qui a contribué à donner la parole aux victimes (Ambroise-Rendu, 2016). Le silence des victimes est une des caractéristiques du traitement médiatique avant le traitement télévisuel. Nous avons voulu prêter attention aux modalités d’expression en ligne et en particulier aux caractéristiques des prises de parole autour de #metooinceste.
Nous souhaitons dans le cadre de la journée d’étude du 16 septembre 2022 solliciter des acteurs et actrices de terrain (Mme Muriel Salmona, Mme Madeline Da Silva) ainsi que des chercheur.e.s afin de présenter différents travaux sur les campagnes de mobilisation autour des violences sexuelles. Cette journée d’étude sera également l’occasion de mener une réflexion sur les méthodes mobilisées et mettra l’accent sur les enjeux méthodologiques de l’analyse de mobilisation en contexte numérique.
Notre collectif de chercheur.e.s présentera les premiers résultats des recherches menées autour d’un corpus de 17 000 tweets en associant différent.s intervenvant.es associatifs mais également des collègues juristes et anthropologues. Cette journée d’étude sera valorisée sous la forme d’une publication collective, en l’occurrence la direction d’un numéro de la revue Quaderni.