Numérique et mines urbaines : approches par le faire décolonial

Journée d'étude organisée à Paris le 13 mars 2024

Speakers

Allard Laurence
MCF Université Lille 3 - membre titulaire

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13 mars 2024

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13 mars 2024

Journée d’étude co-organisée dans le cadre de l’Observatoire de l’IRCAV-Paris Sorbonne Nouvelle, du Groupe de travail « Politiques environnementales du numérique » du GDR 2091 CNRS Internet, IA et Société et du FablabSU.

Le numérique – à contrario de la mythologie de l’immatériel – possède bel et bien une empreinte matérielle considérable et à ce à tous les stades de son industrie. Selon le récent rapport « Pour un numérique soutenable » (2022) de l’agence de la transition écologique (Ademe) et de l’autorité de régulation (Arcep) , 62,5 millions de tonnes de ressources sont utilisés pour fabriquer et utiliser les équipements terminaux et 20 millions de déchets sont produits par an sur l’ensemble du cycle de vie. Ces innombrables déchets s’entassent dans des décharges, légales ou illégales, en attente de suivre les parcours officiels ou officieux du recyclage, formant ainsi de gigantesques « mines urbaines », réserves de ressources déjà extraites et proliférantes dans l’anthropocène. Extraire des métaux comme entreposer et retraiter des déchets électroniques sont autant d’activités écocidaires polluant l’air, les sols, les nappes phréatiques, et soulevant des conflits de justice environnementale de par le monde. La grande accélération du numérique intensifie l’ampleur et la violence de ces opérations.

Tout en rendant compte de ces dramatiques dommages et préjudices, cette journée a pour ambition d’éviter l’ornière dans laquelle tombe trop souvent les descriptions des mines et des mines urbaines : celle de récits apocalyptiques dénuant de capacité d’agir les personnes concernées et produisant des discours misérabilistes et déshumanisant. Il s’agit, au contraire, de donner la parole à des associatifs, des artistes, des designers, des architectes, des réparateurs et des chercheur.euses mobilisé.es sur les terrains post-coloniaux des mines au Congo RDC, des déchetteries d’Accra au Ghana ou des repair café de quartier et tiers lieux artistiques en région. Cette journée s’inscrit résolument dans la perspective de ressaisir des enjeux globaux mais aussi de
visibiliser des dynamiques situées portées par des collectifs, souvent fragiles, qui travaillent quotidiennement à ouvrir de nouveaux possibles et fermer des futurs obsolètes.

La journée se tiendra FablabSU de 13h30 à 18h00, 4 place Jussieu, Paris, France 75005, Bâtiment Esclangon, niveau Jussieu. Elle associera conférences, visite du fablab et démonstration de réparations-créations.