Clémence Dumon est doctorante.
Elle prépare une thèse intitulée « Présence, appropriation et transgression du mythe de la frontière dans les productions cinématographiques contemporaines aux États-Unis« , sous la direction de Laurent Guido.
Sa recherche s’intéresse à la manière dont les réalisateurs et réalisatrices contemporain.es tendent à se ré-approprier les mythes fondateurs américains pour les remodeler, les déconstruire, les déjouer, les transgresser. Gravitant autour du mythe de la frontière, de nombreuses problématiques traversent le corpus filmique : le clivage socio-culturel, la désobéissance civile, la quête de l’individualité, l’existentialisme social, les questions de genre et d’identité, le mythe de la conquête, l’idée de territoire et d’appartenance, la ruée vers l’Ouest, la relation aux natifs, les sociétés de surveillance, la quête de pouvoir, la violence… Avec Kelly Reichardt (Wendy et Lucy, Old Joy, Night Moves…), Jane Campion (The Power of the Dog), Debra Granik (Winter’s Bone), Sean Baker (The Florida Project) ou encore Andrea Arnold (American Honey), le film se fait témoin attentif d’un pays qui essaie encore de rêver de lui-même. Ces films mettent en scène des récits de vie fracturés, des personnages morcelés, des foules divisées qui tentent de cohabiter dans un pays qui ne leur ressemble plus. Il s’agit en effet de comprendre en quoi ce cinéma étasunien tend à démonter les mythes de son pays, comment il les confronte et les transgresse pour contribuer à l’élaboration d’un nouvelle imagerie américaine, d’un nouvel imaginaire national.