Speakers
Soulez Guillaume
PR Université Sorbonne Nouvelle - membre titulaireStart
16 mars 2022
End
18 mars 2022
Troisième colloque de la série de rencontres franco-américaines (Film and Literature International Colloquium Series) qui ont débuté en 2018. L’accent a porté sur des questions spatiales de culture visuelle qui supposent une médiation (une pensée visuelle, des expériences du monde) entre le texte et les images, le cinéma et la littérature dans la pluralité de leurs formes. Au fil des interventions, un motif a émergé que nous souhaiterions désormais explorer dans ses dimensions technologiques, politiques, culturelles et artistiques : « le proche et lointain ».
Après ou avec la littérature, le cinéma n’aura de cesse de provoquer des variations scalaires auxquels l’oeil humain n’a pas directement accès. « Un cafard en gros plan paraît cent fois plus redoutable qu’une centaine d’éléphants pris en plan d’ensemble. » Reprise par Pascal Bonitzer dans un texte faisant directement écho à La Métamorphose de Kafka, la célèbre citation d’Eisenstein peut être comprise à l’aune des transformations contemporaines de la vision, qu’il s’agisse des façons dont le très petit et le très lointain voient aujourd’hui leurs frontières repoussées par des technologies toujours plus performantes (voir les sondes visuelles envoyées dans l’espace ou les façons dont la science scrute le monde infra-cellulaire) ou des effets d’immersion produits par les changements d’échelle à l’ère des économies environnementales.
Nous interrogerons ici les instruments et les figures qui, dans les textes et les images, mettent l’accent sur les mutations de la vision qui remodèlent l’esthétique des oeuvres. Il s’agira d’étudier la façon dont, au plus près de nos corps et de nos habitus, la technologie produit des formes d’« étrangeté à soi » qui revisitent la place de l’individu dans un monde soumis à de nouveaux régimes de perception et à la réorganisation de l’espace géographique, politique, social et culturel.