Ce que le documentaire fait au format

Journée d'étude organisée le 9 novembre 2010 à l'Institut national d'histoire de l'art

Speakers

Soulez Guillaume
PR Université Sorbonne Nouvelle - membre titulaire

Start

9 novembre 2010

End

9 novembre 2010

La notion de format recouvre aujourd’hui plusieurs dimensions entremêlées : économique (droit des contrats), politique (formatage et « pensée unique » ou « politiquement correct », préconceptions du « public »…), professionnelle (comme outil de négociation entre chaînes, producteurs, créateurs…), publique (conceptions et usages de la notion de format dans la critique et chez les spectateurs…), etc.. Elle montre à l’œuvre la façon dont le documentaire est au cœur de tensions contemporaines, dont la tension entre « contrainte » et « création » est la plus évidente mais pas forcément la plus intéressante ou productive. Or, le documentaire résiste sans doute davantage au format que la fiction, du fait de son projet qui doit empoigner le « réel », « témoigner » de certaines « réalités » ou de la présence d’un « point de vue » singulier, ce qui ne peut, par définition, correspondre à des schémas pré-établis. D’où le titre « ce que le documentaire fait au format ». Pourtant, tout documentaire s’insère nécessairement dans des circuits de création et de reconnaissance qui lui préexistent (et rendent sa production et réception possibles), tout projet documentaire s’inscrit alors plus ou moins dans un format qui permet de le financer, de constituer une équipe, de lui permettre une diffusion, etc. Le format est-il alors une question de degré (quand la contrainte est trop forte), peut-il être un moyen de dynamiser le documentaire en lui proposant de nouvelles figures ? Peut-on créer un format ?

Cette journée d’étude veut donc déplier la notion de format en la confrontant à celle de documentaire (et réciproquement) pour mieux comprendre à travers un état des lieux les représentations et les pratiques du format à partir du cas spécifique du champ documentaire, manière de comprendre « ce qui arrive au documentaire » aujourd’hui, tout en l’inscrivant dans une problématique plus générale liée à la situation contemporaine de la culture. Faisant appel à des chercheurs et à des professionnels, la journée vise un dialogue approfondi en terrain neutre.

>>> Voir le programme de la journée d’étude

Organisation : Guillaume Soulez, Thomas Schmitt et Yann Kilborne