Éros militant : le cinéma de Lionel Soukaz

Colloque international organisé du 4 au 7 décembre 2013 à la Bibliothèque nationale de France et à l'Université Paris 8

Speakers

Pisano Giusy
PR ENS Louis Lumière - membre titulaire
Trujillo Gabriela
Directrice de la Cinémathèque de Grenoble - associée à titre secondaire
Blümlinger Christa
PR Université Paris 8 - associée à titre secondaire

Start

4 décembre 2013

End

7 décembre 2013

Ce colloque, le premier sur l’œuvre de Lionel Soukaz, propose de sonder, dans toute leur diversité, les films, les engagements et les pratiques du cinéaste, en s’intéressant également à ses diverses collaborations et activités artistiques. Le parcours du cinéaste-poète Lionel Soukaz est indissociable de nombreux mouvements radicaux, politiques, intellectuels et artistiques de 1970 à nos jours. Né en 1953, il côtoie au début des années 1970 le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR) avant de rencontrer René Schérer et Guy Hocquenghem avec qui il réalise en 1978-79 Race d’Ep, une histoire d’un siècle d’homosexualité, classé X par la Commission de contrôle des films cinématographiques. En réaction contre la censure, Lionel Soukaz tourne l’année suivante Ixe, film de révolte et de « vitalité désespérée ». Ses premiers films sont marqués par l’expression des désirs homosexuels puis l’épidémie du Sida l’amène, à partir des années 1980, à réorienter son travail : il filme dès lors ce qu’il advient de la « communauté de pédés, de pauvres, de toxicos » décimée par la maladie mais aussi mobilisée par la lutte. En 1991, Lionel Soukaz s’empare de la vidéo, légère et peu coûteuse, et initie son Journal Annales, œuvre monumentale de plus de 2 000 heures dans laquelle il saisit son quotidien, les manifestations publiques comme son intimité. Au début des années 2000, ses premiers films sont redécouverts grâce à la rétrospective « Jeune, dure et pure ! » organisée par la Cinémathèque française. Il est alors reconnu pour la qualité de ses expérimentations esthétiques et ses films sont présentés comme un emblème du cinéma d’avant-garde de son époque. Tandis que Lionel Soukaz continue, « en artisan », d’explorer les matériaux argentiques et vidéo, des démarches de sauvegarde sont engagées par des institutions patrimoniales : les films qu’il a tournés en 16 mm dans les années 1970 sont restaurés par les Archives françaises du film et la Bibliothèque nationale de France a récemment entrepris la numérisation de son Journal Annales.

>>> Voir le programme du colloque

Organisation : Hélène Fleckinger, Stéphane Gérard, Vivien Sica