Le son des autres mondes : les ailleurs sonores dans la littérature, le théâtre, la musique, le cinéma, les arts numériques

Journées d'étude organisées les 23 et 24 septembre 2014 à l'École nationale supérieure Louis Lumière

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23 septembre 2014

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24 septembre 2014

Lorsque nous écoutons nous voyageons. Le son, après avoir voyagé jusqu’à l’auditeur, le fera voyager vers une destination qu’il n’est pas toujours aisé de localiser. D’où un voyage par le son vers un ailleurs, d’où l’idée d’un ailleurs sonore puisque l’ailleurs se manifeste par le son. Sans prétendre à l’exhaustivité, donnons quelques exemples d’ailleurs sonores, lesquels peuvent notamment être temporels, spatiaux, psychiques, virtuels ou spirituels. La résurrection musicale du Médée de Carninos nous permet d’entendre des sons venus de l’antiquité, ce qui nous amènerait à parler d’ailleurs temporel. La technologie moderne nous permet « d’entendre » le son d’autres planètes, l’ailleurs serait alors spatial. Le chant grégorien sert de médiation vers le sacré, l’ailleurs serait donc spirituel. L’installation sonore Akousmaflore de Scenocosme mêle réalité et imaginaire, le contact du spectateur avec les plantes permet de provoquer des flux sonores, l’ailleurs serait le fruit d’une réalité virtuelle. Enfin, lorsqu’un son réveille des souvenirs enfouis ou stimule l’inconscient de l’auditeur, l’ailleurs pourrait être dit psychique. Ajoutons que l’ailleurs sonore ne dépend pas forcément de l’ouïe d’un auditeur réel, puisque l’ailleurs peut notamment se manifester dans la littérature. Ainsi dans le roman de Villiers de l’Isle-Adam l’Ève Future, le personnage d’Edison songe à l’effet que produirait l’écoute de l’enregistrement de la voix du Seigneur, ce qui nous amène à l’ailleurs sonore spirituel. Dans ce même roman, Edison regrette que son phonographe ait été créé si tardivement, ce qui nous amène à l’ailleurs sonore temporel. Enfin, le laboratoire du savant est relié à l’extérieur par une invention qui était encore révolutionnaire au moment de l’écriture du roman, à savoir le téléphone, lequel nous amène à l’idée d’ailleurs sonore spatial.

Organisation : Romain Garcia, Adélaïde Jacquemard-Truc, Narjes Khemir et Guillaume Lonchampt