Solaris 1972. Voyage au bout de soi-même

Solaris 1972. Voyage au bout de soi-même

On a souvent vu Solaris comme faisant tache dans l’œuvre de Tarkovski, à commencer par le cinéaste, qui regrettait d’y avoir laissé trop de place à la science-fiction. Ce théâtre de chambre transposé dans la constellation du Verseau dit pourtant la même chose que tous ses autres films : « La connaissance éthique et morale de soi est l’unique but de la vie, et fait l’objet d’une nouvelle expérience subjective à chaque fois ». Autrement dit, on va plus loin en allant au bout de soi-même qu’en traversant des années-lumière. C’est ce que nous fait partager le héros du film, que la cosmologie n’enthousiasme pas, mais qui fait sur ce drôle d’astre si éloigné de notre vieille Terre une épreuve capitale : celle de sa capacité d’éprouver l’amour et le remords. Au terme du voyage, il se connaît enfin.

Jacques AUMONT

2023